60 COUPS DE THÉÀTRE

Fondé le 12 décembre 1939 par la célèbre traductrice et membre de l’Union des écrevains de l’URSS, Alexandra Oranovskaja, le “ Théàtre de Langue Française ” (TLF) a su traverser le temps, malgré toutes les intempéries qu’il eut à affronter.

Née à Saint-Petersbourg le 19 juillet 1898, Mme Oranovskaja, connue aussi sous le pseudonyme de “ Alice Orane ”, passa la majeure partie de son enfance en France, ce que fit que sa langue maternelle fut le français. C’est d’ailleurs grâce à cela qu’elle pût, une fois de retour au pays natal, Petrograd, transmettre aux Français une bonne partie de l’héritage littéraire russe, dent des œvre de Tolstoï, Maïakovskiï, Gorkij, etc.

Passionée du théàtre, auquele elle prit goût dés l’enfance, Alice voua une bonne partie de sa vie à cet art, malgré les autres charges de travail qu’elle cumulait en plus de l’enseignement et de la traduction. D’abord amateur la troupe présenta, grâce à sa persévérance et sa fougueuse énergie, le 12 décembre 1939, des “ Scènes choisies de Molière ”, à la Bibliothèque de la Litérature Étrangère. Le collectef sf’attaqua ensuite à d’autres classiques français dont Anouilh, Musset, Pagnol, ainsi qu’a quelques grands classiques de la dramaturgie russe, dont Tchtkhov.

Lors du spectacle du 12 décembre, le collectef nous a denné un avant goût, haut en couleurs, des nombreuses mises en scène qu’il monte régulièreà la Maison des Enseignants (Äîì ó÷èòåëÿ). Il n est besoin de dire que le jeu de plusieurs comédiens, dont certains figurentparmi les plus réputés de la Russie était tout à fait époustouflant dans les scèns tirées de, “ Topaze ” de Pagnol, “ Les femmes savantes ” de Molière, et tout particulièrement, du “ Malade imaginaire ” de Molière, qu’ont interprété avec brio des représentants tant de la Vieill Carde (Oleg Tchekhovitch — le malade), que de la jeunesse en devenir (Olga Koulycheva — Louison).

Pour revenir à la fondatrice de l ensemble, il serait bon de mentionner qu’elle cumula tant les fonctions de directeur artistique que de metteur en scène et de régisseur pour tous les spectacles qui furent montés sous son aile. Apres sa mort, le 20 octobre 1965, le célèbre metteur en scène Boris Chtchedrine prit les rênes pour une période de 20 ans, pour les confier ensuite à son élève, Iosiph Nagle, en 1987.

Depuis des années, le TLF entretient d’étriuts cibtacts avec de nombreuses organisations, dont l’Association des amis de la France, proche collaborateur du théâtre et organisme à but non-lucratif, très actif dans la promotion de la culture française en Russie. Il ne faut pas oublier non plus la Maison des Enseignants (Äîì ó÷èòåëÿ), qui abrite le collectif depuis déjà.

Membre de l’Association URSS-Franse, Alexandra Oranovskaja a su acquérir, par ses travaux de traduction, ainsi que par ses activités pedagogiques et théâtres, une place de choix dans l’histoire des échanges culturels entre la Franse et la Russie. Afin de terminer ce reportage sur les 60 ans du TLF, fondé par Alice Orane, voici ce qu’a dit Elena Oranovskaja, sa fille, que poursuit à merveille son œuvre : “ Je ne peux que me réfouir du si grand nombre de spectateurs à s’être déplacés à l’occasion de cette soirée. Nous n’espérions pas une telle réponse de la part du public. Et ce qui a pu vous sembler “ un coup de théâtre ”, ne l’était pas : le metteur en scène, Iossiph Naglé, était prêt à annuler le spectacle, du fait qu’on ne voulait pas donner à tous, c’est-à-dire à tous ceux qui s’étaient présentés à la porte du théâtre, la chance de nous voir et de nous féliciterà l’occasion de notre 60e anniversaire. Je voudrais aussi souhaiter à tous nos amis francophones de très joyeuses fêtes, ainse qu’une bonne et heureuse année, à l’occasion du troisième millénaire qui commence. ”

Jules-Hubert BEAULIEU

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